L’adolescence et l’acné, au-delà de leur première lettre commune, semblent intrinsèquement liées. Comme si le fait de devenir adulte allait de pair avec l’ingratitude des peaux de nos ados.
Changement hormonal, soucis dermatologiques, traitements et prises en charge médicale sont autant de maux qui gâchent cette période. Il est grand temps de faire le point (noir) sur ces adorables follicules pour y voir plus clair mais surtout pour savoir comment les combattre et permettre à nos ados d’être bien dans leur peau.
L’acné, qu’est-ce que c’est ?
Si 95% des ados garçons et 80 % des ados filles sont touchés par l’acné, 20 % des adultes le sont aussi. Loin des clichés, l’acné est désormais considérée par les spécialistes comme une maladie à part entière. L’acné touche ce que l’on appelle le follicule pileux, c’est-à-dire la base du poil qui lorsqu’il contient une glande est appelé le follicule pilo-sébacé. Cette glande sécrète du sébum, censé protéger la peau des agressions extérieures, notamment du froid.
L’acné interagit dans la régulation du sébum, que ce soit par un sébum qui devient trop épais. Résultat : il s’écoule et les cellules mortes encombrent le canal d’évacuation. Cela crée une boule qui va se gonfler jusqu’à déchirer l’épiderme puis créer le bouton. C’est l’acné rétentionnelle. La cause première reste les hormones qui modifient la peau etdérèglent le bon fonctionnement de l’écoulement du sébum.
Autre cas : l’acné inflammatoire. Plus délicate mais tout aussi fréquente, elle est aussi plus inesthétique et fait mal. Aux premiers éléments cités ci-dessus, s’ajoute une bactérie, la propionibacterium acnes, qui se greffe aux boutons et ensuite se développe en quantité anormale.
Alors que dans le cas de l’acné simple, la peau se micro-déchire en papules de quelques millimètres, ici, ce sont les pustules qui endommagent le derme et qui, sans traitement, peuvent dégénérer en nodules. Ce sont ces derniers qui laissent des traces et des cicatrices à vie pour la simple raison que les nodules ou kystes se recouvrent d’un voile retenant le sébum infecté. Ils sont donc plus difficiles à enlever ou à traiter.
Point noir ou point blanc : une histoire de poil
Le point noir, autrement appelé comédon, est un bouton ouvert. Le sébum, en forme de filament, perce la peau. Lorsque l’on enlève manuellement le point noir (ce qui est déconseillé), les cellules du canal pilaire, noircies par le contact avec l’air, s’évacuent en même temps. Problème : ouvert, le bouton laisse libre cours à la bactérie qui crée l’infection. Ne négligez donc pas les points noirs, moins douloureux et souvent plus petits.
Le point blanc, kyste ou pustule est différent du point noir. Le poil et le canal pilaire est bouché par une fine couche de peau qui engendre une obturation. L’accumulation de sébum et souvent l’infection percent ensuite la peau. C’est un des boutons les plus désagréables.
Pour finir, le microkyste suit le même schéma que le point blanc, à la différence que le sébum se cristallise et fait des petits points blancs sous la peau, durs comme des petits cailloux. La quantité de sébum est minime, mais ne s’évacue pas.
L’adolescence, ça laisse des traces
Mauvaises manipulations de boutons, gestes agressifs peuvent engendrer des séquelles sur la peau. Ne pas faire malmener sa peau est essentiel, mais pas seulement. Deux formes d’acné ultra-récidivistes et complexes sont des cauchemars pour la peau de nos ados: l’acné conglobata et l’acné fulminans.
L’acné conglobota débute toujours à l’adolescence sous forme de kystes. Ces kystes envahissent petit à petit le haut du corps, jusqu’aux fesses. Les boutons se rejoignent et laissent des cicatrices irréversibles : en creux ou en relief.
L’acné fulminans, qui touche essentiellement les (jeunes) hommes est une aggravation de l’acné conglobota. Les racines des kystes sont profondes et lors de poussées, entraînent des pics de fièvre. Cette acné n’est pas mortelle pour autant, mais elle perturbe la vie quotidienne.
Bien heureusement, la France dispose de traitements et de dermatologues de qualité pour éviter à vos ados d’en arriver là et surtout de rester marqués à vie.